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Living Art Lab
Lorsqu’il menait son activité au sein du Cube, de 2010 à 2014, le Living Art Lab a rassemblé différents séminaires de recherche ou de formation sur le thème du living art, présenté comme une forme d’expression spécifique au médium numérique. Une forme d’expression qui accède au rand de nouvelle discipline d’expression artistique, se développant également dans tous les autres domaines de l’expression et de la communication : jeu et divertissement, information, éducation, visualisation industrielle, services divers, etc.
L’activité de recherche s’est alors donnée pour objectif de contribuer à l’émergence d’un langage formel universel qui permettrait de concevoir, décrire et analyser des œuvres artistiques de type « living », et toutes les autres formes de création utilisant le même medium (design, architecture, communication, service, enseignement, divertissement, etc.). En effet, si c’est souvent dans le champ de l’expression artistique qu’un langage s’élabore et se développe, sa solidité s’évalue à l’universalité de son utilisation dans les champs qui lui sont connexes. Ainsi en est-il par exemple du langage cinématographique, qui est employé dans la fiction, mais également le documentaire, l’information, la publicité, ou encore la formation.
L’activité de recherche a associé différents séminaires, réunissant des praticiens et des chercheurs. Ces séminaires ont fait l’objet d’une transcription et d’une publication sur le site du Cube, reprise sur le site du Living Art Lab, afin que tout le monde puisse avoir accès à la matière initiale des échanges. Ceux-ci peuvent être repris par chacun des participants dans ses propres travaux ou publications, et de même en est-il pour les lecteurs, sous réserve d’en citer la source complète : séminaire et locuteur. Il s’agit donc d’un « pot commun », dans lequel chacun peut puiser pour faire avancer sa propre réflexion, ou auquel il peut abonder par ses contributions. Au Cube, l’activité de recherche a fonctionné en synergie étroite avec l’Atelier de Création, où il trouva une matière première pour ses analyses et vers lequel il renvoyait ses avancées conceptuelles. Il fonctionnait en effet également en résonnance avec le programme de formation sur le living art, qui bénéficiait de ses réflexions et conclusions.
Les participants aux séminaires
Selon les séminaires, des participants aux profils différents se sont réunis. Auteurs pour le Déballage, artistes-techniciens pour le Créateurs de comportements, acteurs-théoriciens de différents horizons pour le Sémiologie du living art. Certains participants suivant plusieurs séminaires.
Leur désir d’échange et de confrontation s’appuyait sur des convictions personnelles solides, forgées par l’expérience, et ce sont les allers-et-retours entre celles-ci et nos doutes partagés qui nous ont permis de progresser ensemble. Mais cela n’a pour autant pas conduit à parler finalement d’une seule voix, chacun conservant souvent ses convictions, trouvant dans la confrontation matière à les consolider.
Voici brièvement introduits les principaux participants aux séminaires du Living Art Lab et notamment le Séminaire Sémiologie du living art. Ils ont été le ferment et la machinerie intellectuelle qui a permis de faire avancer notablement notre capacité à comprendre ce qu’est la création dans notre domaine.
Dominique Sciamma est l’un des fondateurs du Living Art Lab. Directeur de l’école d’enseignement supérieur au design industriel Strate (Paris), il est à l’origine ingénieur spécialiste de l’intelligence artificielle. Son approche du design des objets et services liés au médium numérique est dans une parfaite cohérence avec le living art, qu’il transpose dans son champ d’action en parlant de living design.
Jean-Claude Heudin est également l’un des fondateurs du Living Art Lab et son plus constant contributeur. Cofondateur, directeur de la recherche et directeur de l’Institut Internet et Multimédia (Paris), il est chercheur dans le domaine de l’intelligence artificielle. Il a notamment orienté sa spécialisation sur les avatars et personnages artificiels, publiant de nombreux ouvrages sur ce thème.
Didier Bouchon est l’un de ces artistes-programmeurs dont le talent permet aux projets des auteurs de venir à la réalité. Directeur technique de l’Atelier du Pôle création du Cube, il a dirigé ou réalisé depuis 2002 la production des œuvres qui y ont été soutenues. Il s’intéresse tout particulièrement aux systèmes de vie artificielle, sa compétence s’exerçant notamment dans le champ de l’expression plasticienne, ainsi que dans le domaine de la vision par machine.
Carol-Ann Braun est l’une des contributrices les plus anciennes aux réflexions d’ART3000 puis du Cube.Artiste, elle a réalisé ses premières œuvres numériques à l’Atelier en 1995, et elle a participé aux premiers Déballages informels dès cette époque. Plasticienne d’origine et poursuivant aujourd’hui son œuvre dans le champ du living art, elle s’est rapidement intéressée aux mécanismes numériques d’accompagnement et de régulation des échanges au sein d’une communauté. Ce qui fait d’elle une spécialiste des « usages sociaux » du numérique.
Roland Cahen est également l’un des contributeurs depuis l’origin
des réflexions d’ART3000 puis du Cube. Musicien électroacousticien, proche de Pierre Schaeffer, il est un des grands spécialistes de la musique non séquentielle, interactive et générative. Il est notamment le responsable du Studio sonore de l’École Nationale supérieure de Création Industrielle à Paris, poursuivant simultanément une activité théorique et de création musicale.
Hugo Verlinde est un artiste numérique, dont l’origine de la pratique est située dans le champ du cinéma
expérimental plasticien. Son expérience et sa connaissance de l’histoire de cet autre « art technologique », lui donne une grande acuité dans la compréhension des enjeux d’évolution du living art. Sa pratique personnelle lui permet de mesurer la pertinence et la robustesse des apports théoriques dégagés par le Living Art Lab.
Claire Leroux est théoricienne et critique dans le domaine de l’art numérique. Elle l’enseigne dans l’école d’ingénieur informatique ESIEA, où elle a fondé le laboratoire ARNUM qui mène une recherche sur l’interface art/science et soutien des projets artistiques. Elle est ainsi à l’articulation des enjeux fondamentaux de la création artistique et de l’ingénierie numérique.
Erik Geslin est un spécialiste du domaine des jeux vidéo, dans lequel il s’est en particulier intéressé à la question des émotions rendues sur les personnages, thème sur lequel il a soutenu sa thèse à l’ENSAM ParisTech. Après avoir dirigé une formation d’enseignement supérieur dans ce domaine à l’Université de Laval (France), il a rejoint Ubisoft à Montréal en tant que senior game producer spécialisé dans l’affective gaming.
Pascale Weber est une artiste plasticienne, venant de la peinture conventionnelle, puis de la photo et de la vidéo, particulièrement intéressée par les questions théoriques de l’esthétique et de la philosophie de l’art. Sa pratique de l’art numérique l’a mise sur le chemin du living art, qu’elle interroge avec la même approche fondamentale.